Le bouquetin des Alpes, ou "Capra Ibex", est une espèce protégée et emblématique des Alpes. Les mâles mesurent entre 75 et 90cm au garot, pèsent entre 65 et 100kg et possèdent ces cornes majestueuses qui atteignent entre 70 et 100cm. Au début de l'hiver, pendant le rut, ils s'affrontent lors de combats impressionnants. Les femelles - les étagnes - mesurent entre 70 et 78cm au garot pour un poids entre 35 et 50kg. Leurs cornes sont beaucoup plus courtes. |
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Si vous n'avez pas pu participer à cette rencontre grand public, découvrez - ou redécouvrez - ce superbe animal à travers ce petit documentaire de 5 minutes du photographe animalier Eric Dragesco. Le Bouquetin des Alpes d'Eric Dragesco sur Vimeo. La BrucelloseLa brucellose est une maladie bactérienne qui touche actuellement les bouquetins du massif du Bargy. D’origine domestique, elle leur aurait été transmise par un troupeau de bovin du Reposoir en 1999. Les bouquetins auraient servi de « réservoir » à la bactérie durant toutes ces années. Elle peut aussi, dans de rares cas, infecter l’être humain après consommation d’aliments au lait cru, d’où le problème. En effet, notre région est reconnue pour son excellent fromage au lait cru : le Reblochon. Si un vaccin contre la brucellose existe pour les troupeaux, il est interdit car il fausse les résultats d’un test de dépistage basé sur les anticorps, test massivement pratiqué pour éradiquer toute réapparition de la maladie. Vous pouvez en apprendre d'avantage à travers les documents indiqués plus bas. Impact sur l'élevage
Pour les éleveurs/producteurs, les conséquences de la brucellose sont importantes :
Du coup, les éleveurs, ainsi que nombres de personnalités politiques, au vu des risques économiques et sanitaires, demandent l’abattage total de la population de bouquetin du Bargy, abattage qui serait suivi d’une réintroduction d’éléments sains. |
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Photo Vincent Mugnier-Merlin |
Actions entreprises
Une campagne de test a été effectuée sur les bouquetins du Bargy en 2012 et 2013. Les animaux ont été anesthésiés afin d'effectuer des prélèvements puis ils ont été marqués et équipés de colliers, comme l'étagne ci-contre. De cette étude, il en a été déduit que que 40% du troupeau était touché, ratio qui irait à plus de 70% chez les femelles de plus de 5 ans. Le préfet de Haute-Savoie a décidé, contre l'avis du CNPN, de faire abattre en automne 2013 plus de 220 bouquetins agés de plus de 5 ans qui se sont ajoutés à la trentaine déjà abattus car contrôlés positifs lors de la campagne de test. |
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Plaidoyer pour les bouquetins
Mais certains avancent des arguments qui sont loin de plaider en faveur de ces solutions :
Situation à l'automne 2014
Les tests pratiqués durant le printemps 2014 ont révélé que l'épidémie avait progressé chez les bouquetins de moins de 5 ans. Ceci est dû au fait que les vieux mâles ayant été abattus sans distinction, les jeunes ont eu accès au rut et ont été contaminés par des femelles porteuses de la bactérie. Pour les uns, c'est la preuve que l'abattage partiel ne suffit pas et qu'il faut procéder à l'abattage total, pour les autres c'est la preuve qu'il ne fallait abattre que les bouquetins positifs comme préconisé par le CNPN et que le choix de l'abattage sans distinction des plus de 5 ans n'a fait qu'empirer les choses. Le 06 septembre 2014, Ségolène Royale de passage en Haute-Savoie s'est déclarée pour l'assainissement du Bargy : "Je souhaite protéger la qualité des productions du terroir donc il faut assainir le massif et nous prendrons les mesures qui s’imposent et que dans un second temps, la réintroduction du bouquetin se fasse sur un territoire assaini." Pour tout le monde, il est clair qu'elle est en faveur de l'abattage total de la population de bouquetin du Bargy. Les opérations d'abattage des bouquetins de plus de 5 ans auraient du reprendre le 22 septembre mais la présence d'observateurs des associations de protection de la nature sur le massif du Bargy a forcé les autorités à annuler l'opération. Il faut dire que les moyens techniques à disposition ont également évolué : un test in-situ de dépistage de la brucellose est désormais disponible et permet de contrôler plus rapidement si un bouquetin est sain ou non. De plus les associations de protection de la nature demandent qu'un vaccin - déjà disponible pour les petits ruminants domestiques - soit testé sur les bouquetins du massif. Ces associations continuent de penser qu'il est possible de faire cohabiter les bouquetins et le pastoralisme. A ce jour, l'objectif des autorités semble toujours être l'abattage total de la population de bouquetins du Bargy suivi d'une réintroduction après un certain délai. Situation à l'automne 2015
Les tests pratiqués durant le printemps 2015 ont révélé qu'un peu plus de 40% de la population de bouquetin était infectée... et qu'il y a donc près de 60% de bouquetins sains. Malgré ce risque de la brucellose, tout l'été, les troupeaux de chèvres et de moutons ont été autorisé à paturer sans aucun problème. Cela n'a rien d'étonnant puisque L'ANSES - agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail - estime, dans son rapport d'expertise sur la brucellose chez les bouquetins du Bargy publié en juillet 2015, que Voici en résumé ce qu'ils indiquaient de plus :
Le jeudi 8 octobre 2015, le préfet de Haute-Savoie - Georges-François Leclerc - a lancé l'opération d'abattage des bouquetins : il est prévu de conserver 60 à 70 bouquetins identifiés sains et bagués tandis près de 230 autres animaux devraient être abattus sans test préliminaire, qu'ils soient positifs ou sains. Tout le massif du Bargy a été bouclé par les gendarmes. L'arrêté pris courant septembre a donc été mis en application sans attendre le résultat du recours légal déposé. Voir à ce sujet la position des associations environementales. Il n'y a plus qu'à espérer que cette opération ait l'effet souhaité et que, malgré les risques annoncés, elle soit couronnée de succès en éradiquant la brucellose du massif du Bargy, objectif qui, rappelons le, est poursuivi par tous. Pour en savoir plus
Vous pouvez consulter le bulletin épidémiologique n°60 ainsi que le de l'ANSES, la synthèse de Jean-Marie Gourreau, vétérinaire épidémiologiste et vice-président de la commission faune du CNPN, le dossier de Matthieu Stelvio. Comment agir ?
Même s'il n'est plus possible d'enrayer l'abattage massif des bouquetins du Bargy, vous pouvez continuer signer la pétition si vous le souhaitez.
Dernière mise à jour : 08/10/2015 |